« Plusieurs disent : Qui nous fera voir le bonheur ? Fais lever sur nous la lumière de ta face, ô Eternel ! Tu mets dans mon cœur plus de joie qu’ils n’en ont quand abondent leur froment et leur moût. Je me couche et je m’endors en paix, car toi seul, ô Eternel ! Tu me donnes la sécurité… »
Beaucoup préfèrent voir que croire. Hélas, cette tendance nous habite tous ! Parfois même le chrétien soupire après la vue de la prospérité, et il s’afflige que les ténèbres dérobent tout bien à ses yeux.
Le cri continuel des fils de ce monde est : « Qui nous fera voir le bonheur ? » Leur cœur vide désire s’abreuver de toutes les tromperies raffinées que les imposteurs concoctent. Et quand ces choses s’évaporent, ces gens s’abandonnent au désespoir.
Le vrai croyant est d’une autre trempe. Son visage n’est pas courbé vers la terre, comme le bétail, mais vers le ciel, comme celui des anges. Il ne s’abreuve pas aux mares nauséabondes de Mammon, mais à la source céleste de la vie. La lumière de la face de Dieu est sa richesse, son honneur, sa santé, son ambition, son aise.
Il n’en demande pas davantage. Elle le remplit d’une joie indicible et glorieuse. Que l’Esprit nous habite plus pleinement, et la communion du Père et du Fils nous soit plus continuelle et intime !
Mieux vaut sentir la faveur divine une heure dans notre âme en repentance, que s’asseoir toute une année sous le plus éclatant soleil que cette terre a à offrir.
Christ dans le cœur vaut mieux que du blé dans le silo ou du vin dans les cuves. La lumière de la face de Dieu est le fruit mûr du ciel. « Tu es avec moi », est une exclamation bien plus bénie que : « La récolte est rentrée ! »
Que les greniers soient vides ; je suis toujours rempli de bénédictions si j’ai le sourire de Jésus-Christ. Même si je possède le monde entier, je suis pauvre si Christ me manque.
La protection de l’Eternel est une sécurité bien meilleure que les barres et les verrous. Des hommes en armes gardaient Salomon, mais il ne dormait pas plus tranquillement que son père, à qui le rocher servait de couche et que menaçaient des adversaires assoiffés de sang.
Combien de nos nuits d’insomnie viennent du manque de foi et d’ordre qui trouble notre esprit ?
Ceux dont la foi berce dorment d’un sommeil doux. Il n’y a pas d’oreiller plus doux qu’une promesse, ni de couverture aussi chaude que l’assurance d’être à Christ. Seigneur, donne-nous ce doux repos afin que nous dormions en paix toutes les nuits de notre vie.
Et puissions-nous nous coucher avec joie au temps marqué pour dormir dans la mort et nous reposer en Dieu !