« O Eternel, que mes ennemis sont nombreux !… Combien disent à mon sujet : Plus de salut pour lui auprès de Dieu ! Mais toi, ô Eternel ! Tu es mon bouclier, tu es ma gloire, et tu relèves ma tête. De ma voix je crie à l’Eternel, et il me répond de sa montagne sainte. »
David avait le cœur brisé devant la rébellion d’Absalom. Son exclamation exprime le triste étonnement et la perplexité qui l’étreignaient face à la multitude de ses ennemis. Il se lamente à cause de la pire arme de ses ennemis et de son amère détresse.
Si toutes les épreuves qui viennent du ciel, toutes les tentations issues de l’enfer s’alliaient à toutes les douleurs de la terre, elles ne pourraient rivaliser avec la terrible épreuve exprimée au verset 2.
Craindre de ne plus avoir d’aide en Dieu est la plus amère de toutes les tentations. Notre Sauveur bien-aimé dut l’endurer à l’extrême : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »
Il savait fort bien qu’il lui fallait s’avancer dans les ténèbres complètes. Il s’agissait de la malédiction suprême. La désertion de son Père était pire que le mépris des hommes. Il a subi la plus amère des tentations et la plus terrible des épreuves pour nous.
Le cœur empli d’amour trouve plaisant et instructif de contempler les agonies du Seigneur de David que de David lui-même.
Le psalmiste renouvelle l’expression de sa confiance en Dieu : « Tu es mon bouclier. »
Le terme signifie une protection qui environne l’homme entier, à l’intérieur comme à l’extérieur. Quel bouclier est Dieu pour son peuple ! Il arrête les traits enflammés que Satan envoie par le bas et détourne la tempête des épreuves provenant d’en haut. Il ordonne aussi à l’orage qui gronde dans le cœur de se calmer.
Bien que chassé de sa capitale dans le mépris et l’opprobre, David savait qu’il reviendrait en triomphe. Par la foi il regarde vers Dieu pour recevoir l’honneur et la gloire. Percevons notre gloire à venir à travers l’humiliation présente ! En fait, nos afflictions renferment une gloire présente, si nous voulons seulement la discerner. Celle d’être uni à Christ dans ses souffrances.
Même en secret, les enfants de Dieu prient souvent mieux à haute voix que dans le silence. Il y a dans le sanctuaire quelqu’un qui écoute depuis le troisième ciel, « et il me répond de sa montagne sainte. »
L’exaucement de nos prières est un doux réconfort pour l’âme. Pourquoi craindre le déplaisir du monde quand on se réjouit en ce Dieu qui entend la prière ?
Charles Spurgeon.