Psaume 2: 1-6

« Pourquoi ce tumulte parmi les nations, ces vaines pensées parmi les peuples ? Pourquoi les rois de la terre se soulèvent-ils et les princes se liguent-ils avec eux contre l’Eternel et contre son oint ?… Celui qui siège dans les cieux rit, le Seigneur se moque d’eux… »

 

         Ce Psaume débute fort justement de manière abrupte : la perplexité du psalmiste à la vue de créatures en guerre contre leur Dieu est naturelle. Nous voyons un « tumulte parmi les nations », des peuples qui rugissent comme les flots de l’océan, agités comme des vagues dans la tempête. Puis, nous réalisons que les peuples entretiennent de « vaines pensées » contre Dieu.

         Une abondance de colère va généralement avec la folie. Ce tumulte n’est pas une rage passagère, mais une haine bien ancrée. Ils « se liguent » résolument pour résister au Prince de la paix. Assemblés avec impudence sur la force trompeuse de leur rébellion, ils s’exclament : « Brisons… délivrons-nous… », comme si la chose était aisée. La résolution de l’homme à s’affranchir de Dieu persévère depuis la chute jusqu’à aujourd’hui. Le joug de Christ est intolérable pour un cou que la grâce n’a pas adouci, mais il est doux et léger pour le pécheur sauvé. Aimons-nous ce joug, ou désirons-nous l’écarter de nous ? Telle est notre mesure.

         Détournons les regards des conseils des méchants pour les porter vers le lieu secret de la majesté du Très-Haut. Que dit Dieu ? Que fera le roi aux hommes qui rejettent son Fils unique, l’héritier de toutes choses ? Remarquez la calme dignité du Tout-Puissant, et le mépris qu’il déverse sur les princes et leurs peuples enragés. Il ne se donne même pas la peine de les affronter en combat. Il les méprise et se rit d’eux. Il connaît l’absurdité, l’irrationalité et la futilité de leurs efforts contre lui. Puis il parle.

         Au moment où leur puissance atteint son apogée et leur fureur son comble, alors sa Parole s’élance contre eux. Et que dit l’Eternel ? Il prononce une parole très humiliante. En dépit de votre méchanceté, de vos rassemblements tumultueux, de la sagesse de vos conseils et des astuces de vos législateurs, leur dit-il, « c’est moi qui ai oint mon roi sur Sion, ma montagne sainte ! »

         Quelle grandiose exclamation ! Il a déjà accompli ce que ses ennemis cherchent à empêcher. La volonté de l’Eternel se fera, et l’homme s’agite et s’excite en vain. L’oint de Dieu est déjà nommé et il ne sera pas vaincu. Il règne en Sion aujourd’hui même et nous célébrons dans la joie les louanges du Prince de la paix.

         Il est la meilleure protection de Sion ; que ses citoyens se réjouissent en lui.

 

Charles Spurgeon.