« Eternel… ne me châtie pas dans ta fureur. Aie pitié de moi… car je suis sans force… Reviens, Eternel ! délivre mon âme… qui te louera dans le séjour des morts ? Je m’épuise à force de gémir ; chaque nuit ma couche est baignée de mes larmes, mon lit est arrosé de mes pleurs… »
On a coutume de voir ce Psaume comme le premier des « Psaumes de pénitence », et son langage sied bien les lèvres d’un homme repentant. Il exprime d’un coup la tristesse (v.4,7,8), l’humiliation (v.3,4), et la haine du péché (v.9), ces marques infaillibles d’un esprit contrit quand il se tourne vers Dieu.
Le psalmiste est très conscient qu’il mérite d’être puni, sinon pour le condamner, tout au moins pour le convaincre de péché et le sanctifier.
C’est la bonne manière de plaider avec Dieu. N’invoquez pas votre bonté ou votre grandeur, mais plutôt votre péché et votre petitesse. Ecriez-vous : « Je suis faible. Seigneur, donne-moi donc la force et ne m’écrase pas. »
Quand un sentiment de son péché s’empare de l’âme, cela suffit pour faire trembler les os.
Les cheveux de l’homme se dressent sur sa tête quand il sent les flammes de l’enfer au-dessous de lui, un Dieu en colère au-dessus, le danger et le doute tout autour.
Le psalmiste avait cependant encore quelque espoir, et celui-ci se fondait seulement sur son Dieu. C’est pourquoi il s’écrie : « Et toi, Eternel ! jusqu’à quand ? »
Le grand espoir de l’âme repentante est la venue de Christ en elle, recouvert de la grâce de ses vêtements sacerdotaux.
Effectivement, sa présence est et a toujours été l’espérance des saints.
L’absence de Dieu est la principale cause de la misère de cet homme, et son retour suffit à le délivrer de la difficulté. Il sait où regarder et s’appuyer, non sur le bras gauche de la justice de Dieu, mais sur le bras droit de sa grâce.
Il connaît trop bien son iniquité pour invoquer quoi que ce soit d’autre que la grâce de Dieu. Quelle excuse avancerons-nous face à la justice ?
Mais, malgré l’énormité de notre culpabilité, nous pouvons toujours crier : « Sauve-moi, à cause de ta miséricorde. »
Que le Seigneur nous aide à employer cet argument imparable. C’est pour la gloire de Dieu que le pécheur doit être sauvé.
Quand nous cherchons le pardon, nous ne demandons pas à Dieu de faire ce qui va tacher sa bannière ou souiller son blason.
La grâce honore Dieu. Ne disons-nous pas nous-mêmes : « La grâce bénit celui qui donne tout autant que celui qui reçoit » ?
Cela est certainement vrai, dans un sens plus divin, de Dieu lui-même qui se glorifie quand il accorde sa grâce.